Muriel Jaër
Préface de Jean-Yves Leloup
Collection Viatim
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Entendre la danse avec Giacinto Scelsi
Revue de Presse — janvier 2017
Le livre
Autobiographie / Danse
14 x 20,5 cm
456 pages
ISBN 979-10-92521-16-0
Récit autobiographique d’une danseuse chorégraphe, petite-fille de la célèbre galeriste Jeanne Bucher, ayant rencontré et côtoyé de grands artistes du XXe siècle tels que Maria Helena Vieira da Silva, Edgar Varèse, Roger Bissière, Antoine de Saint-Exupéry, Giacinto Scelsi. Dieu dansera ta vie nous entraîne dans une « aventure-ouverture », une « voie dansée » puisant aux sources de l’existence et dans l’enseignement de grands maîtres spirituels d’Orient et d’Occident.
L’AUTEUR
Muriel Jaër est née à Londres en 1930, de parents français. Danseuse, choré- graphe, professeur, elle a pratiqué le ballet classique aux États-Unis, où elle a passé sa jeunesse, la danse moderne et orientale en France, le yoga en Inde. Sa quête obstinée l’a menée vers la découverte de la danse atemporelle, une nou- velle expression basée sur les lois organiques du corps et le libre écoulement du mouvement. Durant de nombreuses années, elle a transmis l’enseignement du Maître spirituel Sri Ravi Shankar avant d’entreprendre un approfondissement de la voie du yoga auprès du Swami Sri Lâkshmanachârya.
EXTRAIT
De majestueuses montagnes rocheuses défilent, ravivant le souvenir vécu, il y a de nombreuses années, dans un vieux village piémontais, sur les marches en pierre d’une église. L’idée m’était venue de me coucher la tête en bas et de faire l’expérience de la descente de l’escalier sur le dos. Pendant des jours, je m’étais exercée à glisser sur ces marches larges et basses aux bords arrondis par l’érosion, chauffées par le soleil. Épousant parfaitement leurs formes, je découvrais millimètre par millimètre chaque partie de mon corps, jusqu’à m’identifier à la reptation naturelle du serpent, à l’étalement visqueux de la lave, à l’écoulement de la rivière dévalant la pente. Ce jour-là, l’osmose avait été si complète que ce corps qui glissait sur les marches n’était plus mon corps : il était immobile et le sol en pierre coulait en lui. Je comprenais soudain que le monde était conscience solidifiée, que les cellules constituant les objets apparemment les plus inertes étaient aussi vivantes que celles qui composaient notre propre substance.