Nuno Júdice
Préface de Jean-Paul Bota
Traduit par Cristina Isabel de Melo
Collection Classique Vagamundo
LE LIVRE
Poésie
Langue : Français traduit du Portugais
20 x 11 cm
144 pages
Reliure brochée cousue
ISBN 978-2-9536228-1-2
L’énigme du poème rejoint l’énigme de l’univers. Nuno Júdice prolonge le projet de Mallarmé qui était d’en donner une explication orphique. La femme s’invite dans le poème parce qu’elle est le lien entre les deux énigmes. (…) Chez l’auteur, le temps et l’espace sont reconstruits au profit de l’énergie amoureuse par opposition au temps qui nous est compté et par conséquent à la mort. Nous citerons cette phrase d’Álvaro de Campos : « Nous avons tous deux vies : la vraie, celle que nous rêvons dans l’enfance, que nous continuons de rêver, adultes, sur fond de brouillard ; la fausse, celle que nous partageons avec les autres, la vie pratique, la vie utile où l’on nit dans un cercueil. » – (Dactylograhie). Sortir du temps qui nous est imparti, Nuno Júdice le fait par la reconstruction du temps à travers les mythes qui sont par essence et par vocation intemporels. En somme, l’amour est le seul acte de résistance à la condition humaine. La nouveauté chez Nuno Júdice est d’offrir une géométrie variable de l’acte amoureux – une architecture lumineuse qui résisterait au temps et qui célèbrerait l’amour et le poème.
Extrait de la Préface, p. 9 / © éditions Vagamundo, 2011
L’Auteur
Nuno Júdice est né en 1949, à Mexilhoeira Grande, en Algarve. Poète, essayiste, romancier, il est l’une des gures majeures de la poésie contemporaine portugaise. Il a reçu, au Portugal, les prix de poésie les plus importants. Plusieurs de ses livres ont été traduits dans différents pays, et notamment en Espagne, où une anthologie lui est consacrée dans la collection « Visor de poesia ». Il est publié en France dans la collection poche Poésie/Gallimard et chez de nombreux autres éditeurs (Chandeigne, Métailié, Fata Morgana, L’Escampette, etc.) Il a dirigé, jusqu’en 1999, la revue Tabacaria de la Casa Fernando Pessoa. Depuis 2009, il dirige la revue Colóquio-Letras de la Fondation Calouste Gulbenkian. En 2006, son livre Géométrie variable a remporté, au Portugal, le Grand Prix de Littérature DST.
Extrait
Robe d’abscence
Si je pouvais commander aux images, une seule existerait, celle de ton profil, et à travers lui, ce que je touche dans l’absolue solitude de l’être ; et si je ne le pouvais, dans leur néant je trouverais encore le souvenir que tu as laissé en moi, la courbe parfaite de ton sein qui éclôt, soudain, et rayonne dans le sombre de la nuit ; et s’il n’y avait, en cet unique centre, point d’éclat, dans son obscurité même, ton absence ôterait le vide de la mémoire, pour le remplir de ce qui, un instant, troubla ta quiétude et aussitôt s’enfuit en un vol d’oiseau que je poursuis.
Nuno Júdice / Extrait p. 126 — Traduction de Cristina Isabel de Melo
© éditions Vagamundo, 2011